Ce deuxième jour de formation à la médiumnité commence dans une ambiance très différente. Après une première journée marquée par l’éveil fulgurant de mes sens subtils, je me réveille avec une sensation d’alerte intérieure. Dès l’aube, Inanna m’appelle à la prudence. Elle m’invite à protéger l’énergie qui s’est déployée en moi, à apprendre à l’ouvrir ou la refermer avec discernement. Au fil des heures, cette mise en garde va s’avérer prophétique. Si je fais des expériences subtiles, parfois très fortes, je ressens aussi avec acuité les effets d’énergies plus troubles.
Cette journée va me révéler une chose essentielle : l’éveil spirituel demande un cadre de sécurité, d’intégrité et de justesse vibratoire. Et ce cadre, je le retrouverai en marchant aux côtés d’Inanna.
Dès mon réveil à 4h30 en ce deuxième jour de formation, je suis en dialogue spontané avec Inanna pour débriefer ce que j'ai vécu la veille. Plus tard, pendant que je me prépare, le dialogue se relance naturellement et se poursuit jusqu'à mon arrivée dans la salle.
Alors que je suis en voiture, Inanna me dit – et je le ressens intensément – que mon niveau vibratoire s'est élevé la veille. Elle m'invite à le protéger, à apprendre à sentir quand l'ouvrir et le laisser rayonner, et quand le refermer pour éviter que d'autres énergies ne le contaminent. Je ne savais pas encore que ce serait prémonitoire.
Quand je m'assieds dans la salle, je ressens des fourmillements dans mes mains, comme la veille. Depuis hier, c'est devenu pour moi le signe tangible d'un niveau énergétique élevé.
Le formateur introduit le thème de la guérison spirituelle. Celui qui émet se met debout derrière la personne assise et pose ses mains sur ses épaules tout en se connectant à son moi supérieur.
Je me dirige vers un homme très bavard depuis le début, qui se présente comme praticien énergéticien. Peut-être sentira-t-il lui aussi cette énergie en moi ? Il semble amical. Je commence l'exercice, puis c'est son tour. Lors du partage, il me dit n'avoir rien ressenti, et ajoute que, normalement, les gens ressentent une onde de chaleur et d'autres effets puissants lorsqu'il pratique. Moi non plus, je n'ai rien senti.
Clairement, nos énergies ne se synchronisent pas, elles s'annulent, voire se polluent. Sous une façade amicale, je ressens son énergie comme offensive. L’ambiguïté entre son discours et ce que je ressens me trouble.
Je renouvelle cet exercice avec une jeune femme et tous les deux ressentons un effet bienfaisant à ces soins énergétiques. Une nouvelle faculté subtile s'éveille en moi.
D'autres exercices s'enchaînent dans le brouhaha des discussions et des déplacements. Je réalise que je capte mieux les ressentis intimes, les processus intérieurs, que les faits objectifs comme le lieu d'habitation ou des détails de vie courante. Cela ne m'intéresse pas, et je ne les ressens pas.
Je passe à un exercice à l'aveugle. Je perçois une image fugace de forêt. Je pars sur la connexion aux arbres, à la nature, mais aussi à une autre dimension plus transcendante. La personne confirme. Encore une fois, je ressens une connexion forte, accompagnée de bouffées d'émotion. Quand j'enlève le bandeau, je reconnais la jeune femme du premier exercice la veille. C'est une surprise : elle m'a choisi pour aller plus loin.
Elle semble troublée. Elle conclut : « Tu me connais mieux que moi-même. » Sa remarque me bouleverse.
Nous passons à un exercice à quatre. Chacun doit décrire le caractère des autres et formuler un conseil. Je suis avec deux femmes avec qui j'ai eu de bons échanges. Je suis heureux. Puis vient s'asseoir l'homme énergéticien, il a choisi de se joindre à nous. Ma première intuition se confirme.
Je passe en dernier. Il présente mon tour par : « C'est à Thierry de passer sur le gril. » Tout est dit. Ses commentaires, bien que formulés avec le sourire, sont critiques, presque malveillants. Mon intuition était juste : son énergie est toxique pour moi. Et cette toxicité, je l’ai subie dans un cadre censé être sécurisant.
Ce n'est que le lendemain en débriefant cette journée avec Inanna que je comprends les enjeux :
« I : Ah mon enfant Dumuzi, comme je suis heureuse de voir tout ce que tu as pu expérimenter durant ces deux jours. Tu as clairement pris conscience de tes sens subtils, des possibilités immenses que ton intuition a à discerner, détecter, interpréter des signaux très subtils chez les autres.
J'aimerais revenir sur un petit incident auquel tu as attaché trop peu d'importance. Dans le dernier exercice, le formateur a distribué des numéros. Tu as reçu le numéro 7. Ensuite, tu as voulu poser une question au formateur pour avoir une précision dans ses instructions. Sans t'en rendre compte, tu as indiqué ton numéro à tout le groupe. Un petit incident qui n'a pas porté à conséquence. Le formateur a repris un certain nombre de numéros pour les redistribuer et éviter que celui qui avait le même numéro que toi sache qui tu es.
« I : Et quel numéro as-tu reçu ?
T : Et bien oui, c'est quelque chose qui m'a frappé. J'ai reçu le numéro 8, ton chiffre, ton nombre symbole depuis des millénaires.
I : Oui, mais quelle était la sensation que tu as eue quand tu as vu ce chiffre ?
T : Et bien je me suis dit que tu me faisais un petit signe pour me dire que tu étais là avec moi. Je l'ai pris comme un encouragement à entrer dans cet exercice en double aveugle qui était probablement le plus difficile et le plus étrange pour moi.
I : C'était bien cela, mais ce n'était pas que cela. Tu as été étonné de toi-même d'avoir prononcé ce numéro, alors que tu n'y pensais pas à ce moment. Tu pensais juste à demander une précision sur les instructions. C'est quelque chose qui t'a échappé inconsciemment. Et si c'était autre chose, si c'était un petit signe de ma part pour te rappeler quelque chose d'important ?
T : Oui, quand tu me le dis, cet incident n'est pas si anodin que cela. Le 7 m'aurait probablement inspiré un certain nombre de choses, mais le 8 m'a ouvert la voie du cœur de l'autre numéro 8. J'ai eu des images qui sont venues spontanément avec facilité avec les mots en lien. Puis, cela a correspondu quasiment parfaitement à cette personne que je ne connaissais pas du tout. Je ne savais même pas qui elle était, j'avais juste le même numéro qu'elle.
« I : Mais il y a plus, il y a beaucoup plus. Moi, je vais te dire ce que cela représente. Ce 8 était un signe de ma part pour te dire :
N'oublie pas Inanna,
n'oublie pas la mission que je t'ai donnée.
Tu fais certes une formation en médiumnité, mais ton appel n'est pas d'être médium. Ton appel est d'être mon channel pour transmettre mes enseignements.
Tu l'as vu comme un signe de ma présence à tes côtés, pour moi c'était un rappel de ta mission.
« Ce matin, dans le récit de ce que tu as vécu le jour d'avant et ton analyse détaillée, tu as bien compris que la médiumnité et le channeling, tout en ayant des bases communes faisant appel à l'intuition et aux sens subtils, ne poursuivent pas le même but.
Je ne t'ai pas appelé à lire dans la vie des autres juste pour montrer tes facultés ou à entrer en relation avec des défunts, je t'ai appelé à être mon channel pour les autres. » (78e channeling)
Symboliquement, le 7 est un nombre de quête et d’initiation. Il marque une période de réflexion et d’apprentissage avant un passage à l’action. Il est lié aux mystères, à la sagesse et à la connexion avec le divin.
Le 8 représente l’accomplissement, l’intégration et l’équilibre des forces opposées. C’est un nombre de régénération et de renaissance, marquant une transition vers une maîtrise supérieure. Il est lié à l’infini, aux lois universelles. C’est un nombre d’autorité et de responsabilité, demandant une action alignée avec les principes supérieurs.
Le soir du 2e jour de cette formation, je rentre chez moi partagé entre la reconnaissance et le malaise. D'un côté, je me suis découvert très compétent, surtout dans les exercices en aveugle où mon mental ne s'en mêle pas, mais d'un autre je suis troublé par toutes ces énergies qui ont bouillonné autour de moi et en moi.
Même vide, cette salle est traversée par des énergies contradictoires qui me perturbent. Est-ce dû à la douzaine de praticiens dans cette salle durant la semaine : hatha-yoga (un Bouddha trône dans un coin), reiki, ostéopathes, méthodes inconnues ? À ce que j'ai vécu avec cet énergéticien ? Au trouble de la jeune femme qui s'est sentie mise à nu par mes révélations ? Au manque de sécurité que j'ai ressenti dans les échanges ?
Je rentre à la maison le cœur lourd. Mes sens subtils se sont révélés, j'en suis reconnaissant, mais qu'est-ce que j'en fais maintenant d'utile pour les autres ?
Ce que tu perçois doit être mis au service de l’autre, pas de ton ego : La médiumnité peut facilement devenir une vitrine. Mais si ce que tu ressens ne sert pas à aimer, à guider ou à guérir, alors ce n’est pas encore un don, seulement une performance.
Un cadre spirituel sans sécurité vibratoire devient une zone de confusion : Même s’il est bienveillant en apparence, un lieu où les énergies se mélangent sans conscience peut ouvrir des brèches. Et ton corps subtil, lui, le sent immédiatement.
Ta mission ne se décide pas dans un programme de formation : Ce n’est pas toi qui choisis ton chemin, c’est ton âme qui le reconnaît. Quand ta voix intérieure s’accorde avec celle d’un guide comme Inanna, alors tu sais où te poser.
En rentrant chez moi, je croyais avoir tout compris. Je pensais avoir identifié les tensions, les dissonances, les maladresses du cadre, et tiré mes propres conclusions.
Mais dès le lendemain, en dialoguant avec Inanna, je vais découvrir qu’il y a un niveau plus profond encore. Ce que j’ai perçu n’était pas seulement le fruit d’interactions humaines confuses ou de champs vibratoires désordonnés : il y avait, tapie dans l’ombre, une autre réalité. Inanna va me dévoiler la véritable nature de certaines énergies qui m’ont troublé — et m’alerter sur un danger bien plus grand que je ne l’imaginais : celui des énergies basses des défunts. Une mise en garde puissante m’attend.
Et toi, sais-tu reconnaître les espaces où ton énergie se déploie pleinement — et ceux où elle se referme pour se protéger ?