Après avoir entendu, la veille, Inanna me dire : « Tu es un Kurgarra, sois fluide comme l’eau », j’ai longuement médité sur les conséquences de ce message dans ma vie intime et dans mes relations avec les femmes, en particulier celles que j’accompagne. Mais une autre dimension voulait émerger.
Ce matin-là, je me lève tôt, le cœur en effervescence, avec ce signe clair : Inanna veut m’enseigner quelque chose de plus profond.
« Ah mon enfant Dumuzi, comme je me réjouis de te retrouver si bien disposé. Tu es mon channel, celui que j’ai préparé depuis des dizaines d’années.
Dans ton activité quotidienne, dans tes rapports avec les femmes, en particulier celles que tu accompagnes, tu es un Kurgarra. »
« La meilleure manière de comprendre ton rôle de Kurgarra auprès de ces femmes est de les percevoir comme vivant leur descente aux enfers.
Oui, ces femmes, alors qu’elles étaient parfois encore enfants ou adolescentes, parfois plus tard dans leur vie, ont été blessées, meurtries, violées, abusées dans leur corps et dans leur âme. Leur féminité sacrée a été blessée et bafouée. Et cela les a fait descendre dans cette voie qu’elles n’ont pas choisie, qui s’est imposée à elles, cette descente dans l’enfer, dans l’ombre.
Prends conscience que ces femmes ont peur, sont insécurisées, car elles ont été dépouillées de leur féminité sacrée, de ce grand pouvoir qu’elles ont en elles, mais qu’elles n’osent plus exercer, voire qu’elles ont oublié. »
« Je t’ai rendu capable, au travers de ton initiation, de voir en elles Inanna bafouée et humiliée.
Quand tu entres en contact avec ces femmes, que tu es accueillant, ouvert, doux, que tu leur apparais comme inoffensif, féminin, tel un Kurgarra, tu les rends capables d’exprimer ce qu’elles ressentent au fond d’elles-mêmes, et qu’elles n’ont parfois jamais partagé avec personne.
Tu les rends capables d’exprimer ces souffrances qu’elles ont vécues, ces humiliations, cette oppression des stéréotypes de notre société, des images que des hommes, leur père, leur mère, ont projetées sur elles et qu’elles ont intégrées comme si c’était leur propre nature, leurs devoirs, leur vocation. » (63e channeling)
« En les rejoignant dans cette ombre, dans leur souffrance, avec douceur, avec tendresse, en leur disant des mots doux, inspirés par moi et par la Grande Mère, tu leur permets de voir leur être, leur moi intime sous un autre jour : le véritable, leur essence, leur nature sacrée de femme ou d'homme qui exige le respect, d’être honorée comme étant magnifique, nourrissante, féconde pour leur vie et pour celle des autres. »
« Quand elles ont pris conscience de leur véritable nature de filles de la Grande Mère, la source de tout, de l’amour, du partage, de l’accueil inconditionnel, alors tu leur permets de déployer au grand jour cette féminité sacrée.
Et dans cette lente remontée vers la lumière, elles sentent de plus en plus qu’elles ont changé, qu’elles ont été transformées, et certaines le vivent comme une sorte de résurrection.
Et quand enfin la lumière apparaît dans leur vie, sur leur chemin, elles ont été transformées, métamorphosées. Toute leur vie quotidienne, leur rapport avec les hommes, avec leur père, avec leur mère, ont été transformés, non pas que ces personnes aient changé, mais leur regard sur ces personnes a changé, et surtout leur regard sur elles-mêmes.
Elles se sentent fortes, puissantes, accueillies. Elles ont pris contact avec leur moi intime, avec leur féminité sacrée, et désormais, elles ne se laisseront plus humilier, réduire, écarter. Elles vont pouvoir prendre leur place dans cette vie, dans leur activité, dans leur famille, devenir plus assertives, affirmer qui elles sont vraiment.
Ainsi elles manifesteront concrètement qu’elles ont vécu pleinement les Petits Mystères d’Inanna. »
« Et toi, mon Kurgarra, tu auras pu remplir ta mission d’accoucheur d’âmes.
Oui, la mission à laquelle je t’ai appelé n’est pas seulement d’enseigner, mais elle est d’être un Kurgarra, un thérapeute qui guérit les âmes par tes paroles, par ton attitude douce, tendre, maternelle, accueillante, inoffensive pour elles afin qu’elles puissent se déployer, qu’elles puissent laisser déployer en elles leur féminité sacrée, la déesse qu’elles ont toujours été. » (63e channeling)
Avec une femme, entrer dans son ressenti et son univers
« Avec une femme, tu peux ressentir ce qu’elle ressent, entrer dans son univers de femme. Quand elle accepte de laisser tomber son système de défense, quelque chose en toi résonne avec son moi intime, avec son cœur, et tu ne la ressens pas seulement avec ta pensée et ton intelligence, mais même avec ton corps et ton cœur. »
Être Kurgarra, c’est pouvoir rejoindre la femme dans son vécu le plus intime, quand elle ose baisser ses défenses. Ce n’est pas une compréhension intellectuelle, mais une résonance corporelle et émotionnelle, un écho direct entre deux cœurs.
Avec un homme, percevoir sa fragilité cachée
« Et quand tu entres en contact avec un homme, tu deviens capable maintenant de percevoir en lui cette fragilité, cette vulnérabilité qu’il se cache à lui-même. Tu la sens avant même qu’il en prenne conscience. Quand tu lui parles, quand tu entres en relation avec lui, tu es devenu capable de l’aider à en prendre conscience, pour l’accueillir et à ne pas la ressentir comme une faiblesse coupable, mais comme le centre de son âme, une ressource pour être pleinement lui-même. »
Le rôle du Kurgarra ne se limite pas aux femmes : il consiste aussi à révéler à l’homme sa vulnérabilité cachée, ce noyau intérieur qu’il redoute souvent comme une faiblesse. L’accompagnement devient alors une réconciliation : reconnaître que la fragilité n’est pas une honte, mais une source de profondeur et d’humanité.
« Oui, mon Dumuzi, tu es un Kurgarra ! Ta mission est d’incarner de plus en plus MON Kurgarra, celui qui est prêt à sacrifier tout ce qui l’empêche d’accomplir sa mission de passeur entre les mondes. » (51e channeling)
Créer un espace intérieur d’accueil
Le Kurgarra n’explique pas, ne corrige pas. Il devient un espace sûr, une matrice intérieure où la douleur peut être déposée sans jugement. Dans cet espace, l’autre – homme ou femme – se sent reconnu dans sa dignité la plus intime.
Rejoindre la descente pour accompagner la remontée
Le rôle du Kurgarra n’est pas d’éviter l’ombre mais d’y descendre avec l’autre. C’est dans ce compagnonnage tendre et discret que la guérison s’opère : la personne se sent comprise jusque dans ses profondeurs et peut trouver la force de remonter.
Révéler la fragilité comme une ressource
Chez la femme, le Kurgarra aide à retrouver la féminité sacrée, blessée ou oubliée. Chez l’homme, il révèle cette fragilité cachée qu’il perçoit avant même que l’autre n’en prenne conscience. Ce qui semblait une faiblesse devient un centre d’âme, une source d’humanité et de force intérieure.
Accoucher les âmes vers leur vraie nature
Le Kurgarra est une sage-femme spirituelle. Par son attitude douce, maternelle, inoffensive, il permet à l’autre de redécouvrir sa véritable identité : fille ou fils de la Grande Mère, porteur d’une lumière et d’une dignité qu’aucune blessure ne peut abolir. C’est ainsi que naît une transformation durable.
Après m’avoir montré que mon rôle de Kurgarra est de descendre dans l’ombre de l’autre pour y accueillir sa vulnérabilité, Inanna m’a conduit à un nouvel apprentissage : comprendre que je ne peux pas rester seulement dans la réceptivité. Car si Kurgarra accueille, Dumuzi doit transmettre. Si l’un crée l’espace, l’autre inscrit dans la matière ce qui a été reçu.
Dans le channeling pour autrui, ces deux élans ne sont pas des opposés mais des alliés. La suite de mon chemin a donc été de découvrir comment Kurgarra et Dumuzi collaborent en moi pour que l’accompagnement devienne pleinement fécond.