Dans le channeling pour autrui, j’ai souvent été tiraillé entre deux élans : l’un qui me pousse à expliquer, clarifier, traduire dans l'écriture ou la parole ce que je reçois, et l’autre qui m’invite à accueillir, écouter et me laisser inspirer sans chercher à contrôler. Jusqu’ici, j’avais tendance à opposer ces deux dynamiques.
Ce jour-là, Inanna m’a donné une clé libératrice : distinguer au lieu d’opposer, pour permettre à Dumuzi (élan actif) et Kurgarra (élan réceptif) de collaborer harmonieusement dans l’accompagnement.
Une après-midi, après un entretien, je me sens partagé : dois-je privilégier l’inspiration pure dans mes écrits ou me concentrer sur l’explication claire pour mes lecteurs ? Sur le chemin du retour, Inanna me dit :
« Distingue au lieu d’opposer. »
Je comprends que le problème n’est pas dans le choix exclusif de l’un ou de l’autre, mais dans l’équilibre de leurs rôles. Je réalise que cela s'applique à mes écrits mais aussi à mes accompagnements et au channeling pour autrui.
« Kurgarra est ton élan réceptif, mon homme-femme sur la frontière, au seuil entre le corps et l’âme, la matière et l’esprit, le féminin et le masculin, l’humain et le divin.
Mon énergie pénètre son énergie pour le féconder.
Il est mon prêtre androgyne que je féconde en devenant enceinte de nos enfants : mes messages et mes enseignements.
Il est réceptif et contemplatif et cherche à se connecter au monde de la lumière. »
Dans le channeling pour autrui, Kurgarra est celui qui écoute au-delà des mots. Il se tient à la frontière, rejoint l'autre dans son ombre, ouvert aux intuitions, aux images, aux ambiances. C’est par lui que je perçois la souffrance intime de la personne, mais aussi la lumière enfouie qu’elle porte. Il est le canal de réception, celui qui crée l’espace intérieur nécessaire pour que le message puisse descendre.
« Dumuzi est ton élan actif, mon enfant et mon amant.
Son énergie pénètre mon énergie et me féconde.
Il est mon consort pour régner sur le monde matériel, pour l’ordonner, le réparer, le faire évoluer.
Il est actif et travailleur et cherche à inscrire dans la matière mon enseignement. »
Dans le channeling pour autrui, Dumuzi est cette part de moi qui prend la parole, qui ose formuler ce qui monte. Il ne se contente pas de recevoir : il transmet, il met en mots, il rend audible et intelligible ce qui a été capté. Sans Dumuzi, l’élan reste suspendu. Il est l’artisan de l’incarnation, celui qui donne aux intuitions une forme partageable pour la personne en face de moi.
« Chaque rôle est différent, mais les deux t’habitent et ont besoin de collaborer harmonieusement.
Kurgarra reçoit ce que Dumuzi inscrit dans la matière de ce monde.
Chacun est indispensable.
Dumuzi n’est ni supérieur, ni inférieur à Kurgarra.
Chacun fait partie de toi et constitue l’être complexe que tu es. »
Dans le channeling pour autrui, si je reste uniquement Kurgarra, je demeure silencieux, habité de perceptions que je ne transmets pas. Si je deviens seulement Dumuzi, je risque de parler trop vite, sans être nourri par l’inspiration profonde. C’est leur collaboration qui rend le processus fécond : Kurgarra reçoit la vibration, Dumuzi la transmet. Ensemble, ils permettent à l’autre d’entendre ce qu’il ne pouvait formuler seul.
« Ne soit pas binaire en opposant Dumuzi à Kurgarra, ni l'inspiration à la pensée structurée.
J'ai besoin de toi tout entier, Kurgarra fécondé par l'inspiration et Dumuzi entreprenant et organisé pour que ta mission s'accomplisse et atteignent le plus grand nombre. » (93e channeling)
Écouter comme Kurgarra
Dans le channeling pour autrui, la première étape est l’accueil. Kurgarra incarne cet élan réceptif androgyne qui ouvre l’espace intérieur. Par lui, le channel perçoit au-delà des mots : les émotions profondes, les images enfouies, l’énergie invisible. Sans cette qualité d’écoute, le flux ne peut pas descendre.
Transmettre comme Dumuzi
Mais écouter ne suffit pas. L’autre a besoin d’entendre, de recevoir des mots, des métaphores, une parole incarnée. Dumuzi est cet élan actif qui prend ce que Kurgarra a reçu et l’inscrit dans la matière, par la voix, le geste, ou même par une simple présence affirmée. Sans lui, le message reste silencieux et stérile.
Distinguer sans opposer
La fécondité naît de la collaboration. Kurgarra et Dumuzi ne sont pas des rivaux mais des alliés. Quand l’un écoute et que l’autre transmet, le channel devient un instrument complet, capable d’accompagner l’autre dans sa descente comme dans sa remontée. C’est en distinguant leurs rôles, sans les opposer, que le channeling pour autrui prend toute sa puissance.
Après m’avoir appris à distinguer Dumuzi et Kurgarra pour qu’ils collaborent harmonieusement, Inanna m’a conduit plus loin dans le mystère du channeling pour autrui. Elle m’a fait vivre, au cœur même d’un entretien, une expérience inédite et bouleversante : devenir un espace d’accueil si ouvert, si centré, que tout mon être se transformait en utérus spirituel.
Dans cette réceptivité profonde, j’ai senti ce que signifie être enceinte de l’autre : accueillir en moi sa présence, ses émotions et sa force intérieure en gestation, afin de l’accompagner vers sa propre naissance.