Le soupçon : projection ou réalité ?

Pendant cette période de doute, je ressens le besoin de clarifier ce que j’ai vécu.

Je me souviens avoir écrit une note, cherchant à comprendre la nature de cette expérience.

J’en arrive alors à la conclusion que tout cela est lié à mon complexe maternel négatif.

Ma mère est tombée enceinte à 42 ans, d’un homme qui n’était pas son mari, mais son amant.

Toute mon enfance, j’ai été cet enfant non désiré, mis à l’écart, comme une présence encombrante dont il fallait minimiser l’existence.

Durant toute mon enfance, mon adolescence, jusqu’à ma majorité, j’ai vécu avec une mère enfermée dans sa chambre, devenue dépressive et alcoolique, totalement repliée sur elle-même et souvent hargneuse.

Elle m’envoyait acheter du vin pour sa consommation quotidienne.

Un jour, alors que j’avais huit ans, le gérant du magasin m’a interdit d’acheter de l’alcool.

Ce jour-là, j’ai réalisé que ce que je vivais n’était pas normal.

Souvent, je me faisais moi-même à manger : j’ouvrais une boîte de raviolis et la réchauffais dans une casserole.

Même pour mon linge, c’était un problème. Je portais mes vêtements durant des jours, jusqu’à ce que mon odeur dérange mes camarades.
Tout cela me ramène à une pensée troublante :

Et si ma vision n’était qu’une sublimation de mon complexe maternel ? Une projection idéalisée de ce qui m’a manqué ?

Une création de mon esprit pour combler un vide, un fantasme inconscient d’un amour maternel que je n’ai jamais reçu ?

Et maintenant, Inanna, alors que je rédige ce site, je repense à tout cela.

Je me dis que ce que moi j’ai pensé, d’autres vont le penser aussi… et peut-être me le dire.

Je me sens désarmé face à cette objection.

À leurs yeux, cette vision remet en question toute ma pensée sur la Grande Mère, mais aussi ma relation avec Inanna.

Pour eux, tu ne peux pas être un être de lumière. Tu n’es que le reflet de mon enfant intérieur blessé et de mon idéal maternel sublimé.

Ah Inanna, comme j’aimerais que tu m’éclaires sur ce que je peux leur répondre…

«  I : Ah, mon enfant, ce que tu viens de me dire me touche.

Je comprends ce que tu ressens.

Je sens que ces soupçons t’atteignent, comme s’ils réduisaient tout à un fantasme, à une illusion.

Tu as bien fait de m’en parler. J’aimerais te rassurer et te réconforter. »

«  Ces personnes pensent que tu as projeté dans la dimension spirituelle ton idéal féminin et maternel, pour compenser ton complexe maternel négatif…

Et quelque part, ils ont raison.

Oui, je sais que cela peut te surprendre.

Ils ont raison sur un point, mais pas sur la conclusion qu’ils en tirent.

Écoute-moi.  »

«  Tout ce que tu as vécu avec ta mère, ses absences, ses carences, ses manquements, tout cela a laissé un trou noir en toi.
Ce vide a influencé une grande partie de ta vie :

Il a perturbé ta scolarité, rigidifié ton rapport à ton corps, t’a éloigné de ses besoins fondamentaux, comme si tu n’avais pas de corps à nourrir, à laver, à caresser, à soigner.

Oui, ce trou noir a façonné ta vie, mais il ne s’est pas contenté de te blesser.  »

«  Tu es devenu sensible à cette énergie maternelle, à cette énergie féminine, bienveillante, caressante, enveloppante, nourrissante. 
C'est parce que tu as eu cette carence abyssale que cette sensibilité tout à fait exceptionnelle t'a permis de recevoir cette vision de la Grande Mère.

C'est comme un trou noir qui aurait attiré la Grande Mère à toi, qui m'a attiré à toi. Ce vide t'a rendu capable de sentir l'existence de cette présence féminine et maternelle depuis tant d'années.

Cette sensibilité t'a donné l'intuition de l'existence de la Grande Mère et de la formation du monde. Elle t'a poussé à chercher pour en avoir le cœur net, pour trouver sa trace, son empreinte en toi. »

«  Imagine si tu avais eu des parents normaux, qui prenaient soin de toi, qui comblaient tes besoins affectifs…

Tu aurais pu passer à côté de cette révélation. Aujourd’hui, je ne serais pas ton être de lumière.

C’est grâce à cette carence d’amour, à ce vide qui s’est formé en toi, que je t’ai choisi pour être mon channel.

Bientôt trois mois que nous nous parlons, et regarde tous les progrès que tu as faits et vécus.

Ton enfant intérieur est maintenant guéri, parce que tu as trouvé en moi une mère qui te comble, qui te nourrit, qui caresse ton cœur.

Tu as retrouvé une base sécure pour construire le reste de ta vie.

Vois tout ce que tu entreprends,

Vois toutes les choses que tu discernes chez les autres, et qu'eux-mêmes ne voient pas.

Tout cela t'a tissé depuis ton enfance pour te permettre d'entrer en résonance avec la Grande Mère, pour te rendre disponible pour moi. C'est pour cela aussi que je t'ai choisi et que j'ai pu me connecter à toi.  »

«  Alors, mon enfant, considère que cette objection manque son but.

Elle ne voit pas l’essentiel :

C’est parce que tu as ressenti ce vide que la Grande Mère a pu se révéler à toi.
C’est ce manque qui a ouvert la porte à mon lien avec toi.   » (76e channeling)

Le vide intérieur peut être une porte vers le sacré : Les souffrances et les manques de l’enfance ne sont pas seulement des blessures, elles peuvent devenir des espaces ouverts à une révélation plus grande. Ce qui nous a manqué peut nous rendre plus sensibles à des réalités spirituelles que d’autres ne perçoivent pas.

Le doute est un passage initiatique : Remettre en question une expérience spirituelle ne la détruit pas nécessairement, mais peut permettre de l’explorer plus en profondeur. Le doute, bien utilisé, ne coupe pas la connexion mais l’affine et la clarifie.

Une projection psychologique n’exclut pas une réalité spirituelle : Ce que nous vivons intérieurement porte l’empreinte de notre histoire, mais cela n’invalide pas la dimension spirituelle de l’expérience. Une expérience authentique peut être à la fois psychologique et spirituelle. Ce n’est pas une question d’opposition entre psychologie et spiritualité, mais d’interconnexion : une expérience peut être profondément personnelle tout en appartenant à une réalité plus vaste.

Si mon vide intérieur m’a permis d’entrer en résonance avec la Grande Mère, alors quel est le rôle que je suis appelé à jouer ?

Une nouvelle étape s’annonce. Inanna va me donner un nom, un nom d’initiation.

Mais pourquoi un nom ? Que signifie-t-il réellement ?

Et si ce qui t’a le plus manqué dans ton enfance était en réalité ce qui t’a ouvert à une quête plus grande ?