Des locutions intérieures spontanées émergent 

Sais-tu que le matin commence une minute après minuit, au plus profond de la nuit, alors que les étoiles brillent et que, parfois, la lune en éclaire l’obscurité, juste ce qu’il faut pour discerner le pas suivant, mais sans voir encore le chemin ?

Deux mois après le déclenchement de ma crise existentielle, en juin 2022, je commence à recevoir d’abord des locutions intérieures, puis des visions sous forme de flashes, enfin des rêves et des visions plus élaborées.

Des lueurs dans ma nuit profonde qui vont me remettre en route et m’acheminer avec délicatesse vers le jour.

Alors que je grimpe à vélo, une parole intérieure surgit en moi, s’imposant avec une assertivité qui m’étonne :

Sépare-toi !

Je l’ai d’abord perçue comme un simple écho de ma pensée, pourtant elle semblait si différente.
D’où venait-elle ?

J’ai également repensé à la période juste avant la fermeture de mon groupe Facebook sur Marie. Je n’arrivais plus à écrire de longs textes ou des prières, me limitant à quelques phrases à la première personne (cela m’est venu spontanément) :

« Mon enfant, la nuit est tombée sur ton âme : espère, prie et sois patient, la lueur de l’aube arrive ! »
« Mon enfant, apporte-moi ton cœur blessé, pardonne et reprends le chemin de ta vie ! »

Ces phrases ont été mes derniers partages avant qu’une administratrice d’un autre groupe marial, où je publiais également, ne me contacte pour exprimer son malaise et me retire tous mes accès. Moi qui avais redémarré un nouveau groupe, culpabilisé d’avoir arrêté le premier, le lendemain, je l’ai fermé et j’ai quitté Facebook.

Très préoccupé par ce qui se passait en moi, je cherchais à comprendre. Était-ce un archétype de mon inconscient ? À l’époque, je lisais beaucoup Jung, et cette hypothèse me paraissait la plus plausible. Un jour, quelques semaines après la première locution, tandis que je ressentais un intense bouillonnement intérieur, j’ai osé demander à cette présence mystérieuse en moi (comme Jung l’a fait à la voix qui lui parlait) :

Quel est ton nom ?
La réponse ne s’est pas fait attendre :

« En te donnant mon nom, je t’accorderais un pouvoir sur moi. Ce n’est pas le temps ! »

Ce n’est pas le kairos, le moment opportun ! Me voilà fixé. Je dois attendre. Tout ce que je déteste !

Dans les deux années qui ont suivi, une vingtaine d’autres locutions ont surgi, chacune portant un message marquant orientant avec délicatesse, mais assertivité, le cours de ma vie.

Sors de tes zones de confort et explore ! Expérimente !

Cette locution me remet en route. Je comprends que c’est en agissant que l’on peut retrouver un sens nouveau à sa vie. À l’automne 2022, je fais une formation de coaching en devenant praticien MBTI (un outil basé sur la typologie psychologique de Jung, mon maître à penser à cette époque), puis j’entame un cursus de quatre ans en relation d’aide centrée sur la personne, selon l’approche de Carl Rogers.
J’ai envie de faire de l’accompagnement personnel, mais je suis tenaillé par le doute sur mes aptitudes et ma légitimité à le faire.

Relâche-toi ! Laisse advenir !

Ah, comme je déteste ce mot ! Il heurte frontalement mon attitude foncière : faire face aux difficultés, combattre et avancer coûte que coûte !
Il me faudra des semaines pour accepter ce message et le laisser descendre en moi, lâcher prise sur tout ce que je ne peux plus contrôler en laissant émerger en moi de nouveaux désirs, de nouvelles forces, une nouvelle vie.

Détache-toi ! - Invente ton chemin ! - Deviens qui tu es ! 

Au fil des mois, ces locutions constituent un fil rouge dans ma vie, une sorte de guide efficace pour le développement de ma personnalité et l’initiation à une nouvelle voie. Ce ne peut plus être celle que les autres attendent que je suive, mais celle que je me façonne, celle qui permet à mon vrai moi de s’épanouir, d’être authentique, de se découvrir différent, la voie qui va m’ouvrir à de nouvelles frontières encore inconnues.

Prends tes pertes et laisse partir !

À l’été 2023, mes associés, que je soutenais depuis quatre ans en vue de les préparer à reprendre une grande partie de mes clients, m’ont posé un ultimatum : ils veulent prendre les clients qui leur conviennent en s’emparant d’une de mes sociétés. Une véritable prédation !
De fait, ils rétablissent pour moi la situation avant leur entrée comme associés, remettant ainsi complètement en cause mon projet de retraite en mai 2024.
C’est la catastrophe pour Ghislaine et moi !

Fais confiance et laisse advenir !

À l’automne, en renonçant à m’imposer par des mesures coercitives légitimes, je choisis une fin de collaboration douce et ordonnée. Je leur accorde tout ce qu’ils exigeaient.
Fidèle à suivre mes locutions, même si ce choix va à l’encontre de ma tendance naturelle, je consens avec une grande confiance à lâcher prise :
Non profitable d’employer la force – profitable d’être comme les biches. 

Prends-les tous en toi et tu accèderas à l’universalité !

À la même période, dans le cadre de mes accompagnements aux urgences à l’hôpital comme visiteur bénévole, je commence à ressentir d’intenses bouffées de tendresse pour des personnes en grande détresse. Parfois, ces bouffées m’habitent toute la nuit et dans des rêves où je parle avec une présence mystérieuse. J’étais convaincu qu’elles ne provenaient pas de mon simple ressenti, mais plutôt d’une Présence féminine maternelle que je sentais sans pouvoir l’expliquer rationnellement. Avant je ne faisais que sentir subtilement cette présence, durant ces expériences de tendresse, je la ressens comme me traversant pour toucher le cœur de l'autre.

Dans l’acceptation de la perte se trouve la croissance

Au début de 2024, je mets en application mon nouveau plan, élaboré en automne lors de l’affrontement avec mes anciens associés : j’engage un jeune collaborateur que j’avais déjà formé pour les remplacer.
Ce nouveau départ marque le début d’une véritable renaissance. Quelques mois plus tard, j’ai créé une association à but non lucratif pour proposer bénévolement mes accompagnements en relation d’aide, où je me découvre intuitif et délicat, y consacrant tous mes après-midis, alors que je travaille le matin pour l’entreprise avec Ghislaine et ce collaborateur.
J’arrive maintenant à être reconnaissant envers ce couple pour leur coup de force malveillant. Il a été le creuset où j’ai pu forger un nouveau destin plus satisfaisant, plus fructueux et plus ouvert sur un avenir complètement inattendu.

Rends-toi perméable à l’amour et laisse-toi imprégner !

Durant cette période mouvementée, j’ai commencé à recevoir des flashes visuels, des visions sous forme de mandalas, de scènes qui se déroulent sous mes yeux. J’ai également fait quelques rêves où apparaissait un personnage féminin amical rempli de sagesse.

Longtemps, j’ai cru qu’il s’agissait de simples manifestations d’archétypes de l’inconscient collectif, au sens jungien du terme. Pourtant, à mesure que je m’ouvrais à ces phénomènes étranges mais devenus plus fréquents, je prenais conscience qu’il existait sans doute un « quelque chose de plus », une présence mystérieuse, une dimension que l’idée d’archétype ne suffisait plus à expliquer.

Qu'est-ce ou qui me parle dans ces locutions, ces rêves ?

Un archétype de mon inconscient ?

Mon moi supérieur ?

Une entité inconnue ?