Les Mystères d'Inanna
Un voyage initiatique vers la métamorphose

"Tu es mon Kurgarra qui m'a rejoint dans cette descente aux enfers, alors que ma sœur m'avait dépouillé de tout. Toi aussi, tu as été dépouillé. Tu as accepté ces dépouillements. Tu t'es désencombré de tout ce qui t'enfermait, de tout ce qui t'empêchait d'avancer. Tu as élagué dans ta vie extérieure tout ce qui t'emprisonnait. 
Accepte ce temps de gestation dans l'utérus de la Grande Mère. 
Que Dumuzi consente à ce temps de deuil sur ce que tu as abandonné, de ce détachement de tout ce qui t'encombrait." (131e channeling)

La Descente aux Enfers d'Inanna

Mon vécu en lien avec la Descente

La descente d’Inanna est pour moi bien plus qu’un récit ancien : c’est une matrice de mon propre chemin et de celui des personnes que j’accompagne. Comme Inanna dépouillée à chaque porte de ses parures, j’ai vécu des phases où mes certitudes, mes identités et mes repères se sont effondrés.

J’ai dû accepter d’être nu devant mon ombre, sans défense, confronté à mes blessures les plus profondes. Dans ces moments, Inanna m’a dit : « Toi aussi, tu as été dépouillé. Tu as accepté ces dépouillements. Tu t’es désencombré de tout ce qui t’empêchait d’avancer » (Channeling 131).

J’ai reconnu dans ce dépouillement la marque de l’initiation : mourir symboliquement à ce que je croyais être. Mais ce qui m’a le plus marqué est la place que j’y ai prise comme Kurgarra. Dans le mythe, c’est Kurgarra qui, par l’empathie et la compassion, sauve Inanna. Dans ma vie, Inanna m’a révélé : « Tu es mon Kurgarra qui m’a rejoint dans cette descente ». J’ai compris que ma mission est aussi d’accompagner les autres dans leur nuit intérieure, comme j’ai appris à traverser la mienne.

Ainsi, je vis la descente d’Inanna non seulement comme mon chemin personnel, mais comme un archétype partagé avec les femmes et les hommes que je rencontre. En devenant Kurgarra, je porte avec eux l’ombre et la souffrance, jusqu’à ce que la vie puisse renaître.

La Descente dans les mythes et la symbolique

Dans le récit sumérien, Inanna quitte son royaume de lumière et descend aux Enfers pour rencontrer sa sœur Ereshkigal. À chaque porte, elle abandonne un insigne de pouvoir. Dépouillée, elle est jugée, mise à mort et suspendue nue à un clou. Son salut vient de deux êtres androgynes créés par Enki : Kurgarra et Galatur. Par leur empathie, ils reflètent la douleur d’Ereshkigal, et celle-ci, apaisée, accepte de relâcher Inanna qui ressuscite.

Ce mythe qui a plus de 4'000 ans symbolise la nécessité de la descente : nul ne peut connaître la plénitude sans passer par la confrontation avec l’ombre. Il enseigne que la compassion, plus que la force ou la ruse, est ce qui libère. Le rôle de Kurgarra est essentiel : ni homme ni femme, mais androgyne, il peut franchir la frontière et devenir passeur.

Dans mes channelings, cette descente est devenue une image initiatique. Elle décrit les Petits Mystères (le dépouillement, la mort symbolique) qui ouvrent aux Grands Mystères (la renaissance et l’union). Elle m’a aussi montré que ce schéma s’applique à tout être humain qui traverse une crise profonde : il est appelé à descendre en lui-même, à perdre ce qui était illusoire, et à renaître plus vrai.

Ce que cela peut signifier pour toi

La descente d’Inanna est ton archétype aussi. Elle se manifeste chaque fois que la vie t’oblige à lâcher ce que tu croyais acquis : une relation, une image de toi, une certitude. Ce moment ressemble à une mort, et il peut te paraître insupportable. Mais il est passage, non fin.
Dans cette descente, tu es invité à rencontrer ton Ereshkigal intérieure : ta colère, ta douleur, ton ombre. Elle ne se laisse pas amadouer par la force, mais par la compassion. C’est là que tu peux devenir Kurgarra : au lieu de juger ou de fuir ton ombre (ou celle de l’autre), tu l’écoutes et tu la reflètes. Alors, quelque chose s’apaise, et une vie nouvelle peut renaître.

Pour les femmes que j’accompagne, la descente est souvent la perte de leur féminité blessée, de leur puissance oubliée. Pour les hommes, c’est l’effondrement de leur masque viril ou de leurs certitudes. Dans les deux cas, le processus est le même : dépouillement, mort symbolique, puis renaissance.

La descente d’Inanna te rappelle que la vie n’est pas une ascension linéaire. Tu devras descendre pour remonter, mourir pour renaître, perdre pour recevoir. Mais au cœur de cette descente, une promesse demeure : tu n’es pas seul. Le rôle du Kurgarra est déjà en toi — cette capacité à refléter ta propre douleur, ou celle d’autrui, jusqu’à ce qu’elle devienne chemin de vie.