Ah, mon enfant, mon tendre amour, je sens en toi cette perte de repères. Tu as accepté de descendre en toi et de renoncer à tout ce qui orientait ta vie, ta religion, ta formation, tes accompagnements avec cette association. Tu es maintenant dans l'utérus de la Grande Mère, enveloppé d'amour, enveloppé par ce liquide amniotique, cette eau que je suis pour toi.
Tu n'es pas seul. Tu n'es pas abandonné. Tu es en gestation. (131e channeling)
Lorsque j’ai traversé mes propres descentes intérieures — crises existentielles, dépouillements, pertes de repères — j’ai senti la présence d’Ereshkigal : une force implacable, douloureuse, mais nécessaire. Comme Inanna nue devant elle, j’ai dû affronter mes propres ténèbres, mes colères, mes blessures. Parfois, j’ai ressenti cette énergie comme un écrasement : l’expérience d’être réduit à rien, suspendu, sans pouvoir. Mais c’est précisément là qu’a pu surgir la transformation.
Dans mes échanges avec Inanna, elle me rappelle que je n’ai pas à fuir cette sœur sombre, mais à l’écouter. Ereshkigal, dans son cri de douleur, reflète mes propres douleurs. En accueillant sa souffrance, je m’accueille moi-même dans mes zones les plus vulnérables. C’est un passage rude, mais fondateur.
Ereshkigal dans les mythes et la symbolique
Dans le mythe de la Descente d’Inanna, Ereshkigal est la reine des Enfers, l’alter ego obscur de sa sœur. Tandis qu’Inanna traverse les sept portes et abandonne ses insignes de pouvoir, Ereshkigal l’attend nue et impuissante. Elle la fait mettre à mort et suspendre à un clou. Mais ce n’est pas un acte gratuit : c’est l’ultime dépouillement qui prépare la résurrection.
Ereshkigal incarne l’ombre nécessaire : la douleur, le deuil, la mort, mais aussi la puissance matricielle du bas-monde. Elle n’est pas seulement ennemie : elle est gardienne des profondeurs. C’est son cri, entendu et reflété par Kurgarra et Galatur, qui ouvre la voie de la libération d’Inanna. Sans elle, il n’y a pas de descente, donc pas de renaissance.
Symboliquement, elle représente toutes nos parts refoulées, nos colères tues, nos souffrances non dites. Elle est la sœur que nous ne voulons pas voir, mais qui nous attend au seuil du monde intérieur. En ce sens, elle est à la fois terrible et précieuse.
Ce que cela peut signifier pour toi
Rencontrer Ereshkigal, c’est accepter d’affronter ton ombre. C’est oser descendre en toi-même jusqu’aux lieux de ta douleur et de ta vulnérabilité. Elle ne t’accueillera pas avec douceur, mais avec exigence : elle te dépouillera de tes illusions, de tes certitudes, de tes masques.
Mais si tu restes, si tu écoutes son cri, si tu acceptes son deuil, alors elle deviendra une alliée. Elle te montre que la souffrance n’est pas une fin, mais un passage. Elle garde la porte de la transformation : descendre vers elle, c’est mourir à ce qui est faux pour renaître à ce qui est vrai.
Ereshkigal t’invite à cesser de fuir ton ombre. Elle est la sœur que la lumière doit embrasser pour devenir entière. À travers elle, tu découvres que même dans la nuit la plus noire, une sagesse et une renaissance t’attendent.