04/05/2025
L’Approche Intuitive Centrée sur la Personne offre un cadre thérapeutique unique pour accueillir les états de conscience modifiés comme des révélateurs profonds de l’être. En intégrant l’intuition, la clairsentience et la dimension transpersonnelle, elle permet un accompagnement subtil, respectueux et profondément transformateur. Ce chemin ne cherche pas à induire l’éveil, mais à offrir un espace où l’éveil intérieur peut être reconnu, accueilli, symbolisé et incarné.
Dans une démarche thérapeutique profondément respectueuse du vécu intérieur, les états de conscience modifiés (ECM) ne sont pas considérés comme des anomalies à corriger, mais comme des portes vers une compréhension élargie de la personne. Cette page explore la manière dont l’Approche Intuitive Centrée sur la Personne (AICP) accueille, accompagne et intègre ces états dans la relation d’aide.
Une posture thérapeutique ouverte aux états modifiés
L’AICP repose sur une fidélité profonde à l’esprit de Carl Rogers, enrichie par la reconnaissance des dimensions transpersonnelles et subtiles de la conscience humaine. Loin de réduire la personne à ses comportements observables ou à son discours conscient, elle l’accueille dans l’entièreté de son être — y compris dans les états élargis, symboliques, énergétiques ou spirituels qu’elle peut traverser.
L’accompagnant en AICP reconnaît que :
- les ECM peuvent être des moyens d’accès au cadre de référence élargi de l’accompagné,
- ces états, s’ils sont accueillis avec discernement, peuvent catalyser une transformation intérieure profonde,
- il n’est pas nécessaire de provoquer ces états, mais de les accompagner s’ils émergent spontanément ou sont évoqués dans le récit.
L’accès au cadre de référence élargi de l’accompagné
L’Approche Intuitive Centrée sur la Personne postule que le cadre de référence de l’accompagné ne se limite pas à son moi rationnel. Il inclut :
- ses états émotionnels profonds,
- ses images symboliques intérieures (rêves, visions, archétypes),
- ses intuitions inspirées ou perceptions subtiles,
- ses expériences transpersonnelles, mystiques ou spirituelles.
Accueillir ces aspects, sans pathologiser ni idéaliser, nécessite une posture d’écoute inconditionnelle, de non-interprétation hâtive et de résonance subtile. L’accompagné peut alors déposer en confiance des vécus souvent inexprimables ailleurs, et commencer à en explorer le sens.
Les états réceptifs chez l’accompagnant : clairsentience et intuition inspirée
L’un des fondements de l’AICP réside dans la reconnaissance que l’état intérieur de l’accompagnant influence directement la qualité de la relation thérapeutique. Cela implique l’activation d’états de conscience réceptifs, que l’on peut qualifier de transpersonnels, lorsqu’ils se manifestent avec profondeur et subtilité.
Clairsentience thérapeutique
La clairsentience, au sens expérientiel, est la capacité à ressentir intérieurement, dans le corps ou l’émotion, ce que vit l’autre au-delà des mots. Elle peut se manifester par :
- une sensation soudaine de lourdeur, de chaleur ou de mouvement intérieur,
- une émotion non issue du thérapeute, mais résonnant avec l’autre,
- une « connaissance ressentie » sans support logique.
Elle ne remplace pas l’écoute active, mais la prolonge sur un plan intuitif, à condition d’être vécue avec lucidité et discernement.
Intuition inspirée
L’intuition inspirée est une forme de compréhension immédiate, non rationnelle, qui surgit en pleine présence à l’autre. Elle peut se manifester par :
- une phrase qui « vient d’elle-même » et touche l’essentiel du vécu de l’accompagné,
- une image intérieure symbolique qui clarifie une situation,
- une posture de silence habité qui révèle plus qu’un discours.
Ces états réceptifs, loin d’être ésotériques, relèvent d’une écoute profonde, incarnée et ouverte, où l’accompagnant devient canal de présence, de clarté et de guidance subtile.
Une éthique subtile : accompagnement sans emprise
L’AICP se distingue par une éthique relationnelle rigoureuse, qui reconnaît les états élargis de conscience tout en :
- refusant toute forme de pouvoir, d’interprétation imposée ou de séduction symbolique,
- s’abstenant de tout discours dogmatique ou prédictif,
- valorisant l’autonomie, la libre exploration et l’intégration personnelle du vécu.
La posture de l’accompagnant se veut non-directive sur le plan symbolique, même s’il est intuitivement actif. Il ne guide pas vers une « vérité », mais soutient le processus d’auto-révélation de l’accompagné dans son rapport unique au sens, au mystère et à la transformation.