12/09/2025
Cet après-midi-là à l’EMS, j’ai enchaîné plusieurs visites. Chacun, à sa manière, m’a demandé de la patience, de l’écoute et une vraie présence. Ces rencontres ont été plus longues, plus intenses que d’habitude. En ressortant, un peu fatigué mais heureux, je portais cette sensation claire : ma présence leur avait vraiment été utile.
Sur le chemin du retour, dans la voiture, j’ai senti Inanna comme une passagère invisible. Une pression intérieure montait : elle voulait me parler. J’ai compris qu’il fallait que je m’arrête, sinon ce moment s’échapperait. Enfin garé au calme, j’ai enclenché l’enregistrement. C’est là que ce message est venu.
« Explore la voie du non-agir. C’est une voie fructueuse.
Il ne s’agit pas de ne rien faire, mais de laisser agir, laisser émerger, suivre le flux de la vie.
Non pas combattre, mais t’abandonner à ce qui monte en toi.
Et c’est ainsi que tu pourras être utile aux autres. »
Nous avons souvent appris à croire que c’est en agissant, en contrôlant, en luttant que nous existons vraiment. Comme si chaque instant devait être rempli d’efforts, de décisions, de maîtrise. Mais cette parole nous invite à un renversement : et si la fécondité venait moins de ce que nous faisons que de ce que nous laissons advenir ?
Le non-agir n’est pas l’inaction. C’est un art subtil : celui de relâcher la crispation, d’abandonner la volonté de tout maîtriser pour permettre à la vie de circuler librement. C’est consentir à être porté par le courant plutôt que de s’épuiser à le remonter.
Alors, les choses se mettent en place d’elles-mêmes. Ce qui doit émerger surgit au bon moment. Ce que tu es vraiment trouve son expression sans effort forcé. Et paradoxalement, c’est dans cet abandon que tu deviens le plus utile : car ce n’est plus ton contrôle qui agit, mais la vie en toi, offerte aux autres.
Et toi, où luttes-tu encore pour tout tenir, tout contrôler ?
Dans quel domaine pourrais-tu, aujourd’hui, tenter un autre chemin : celui du lâcher-prise, du laisser-faire confiant ?
Peut-être découvriras-tu que le flux te mène plus loin que tes propres calculs.