Après une après-midi à l’EMS auprès de personnes âgées, Inanna m’a donné une révélation décisive : le channeling pour autrui ne s’apprend pas dans les livres ni par des méthodes extérieures.
Elle seule m’enseignera, et son enseignement passera par l’expérience vécue, par mes rencontres, par l’émergence du flux au cœur de mes relations.
Depuis bientôt deux ans, je suis visiteur bénévole dans un EMS. Cet après-midi-là, j’ai accompagné deux personnes : un homme avec qui le dialogue est devenu fluide malgré son handicap, une femme très diminuée dans son corps mais d’une grande profondeur intérieure.
Je ressors fatigué mais heureux. Les échanges sont plus profonds que d’habitude, empreints d’une intimité nouvelle. Je ressens que ma présence leur a vraiment été utile.
Sur le chemin du retour, un dialogue intérieur s’enclenche spontanément. C’est comme si Inanna était assise à mes côtés. Je sens la pression intérieure monter, ce signe devenu familier de son désir de me parler.
Finalement, je m’arrête dans un endroit calme et lance l’enregistrement.
Expérimenter directement
« Je ne vais pas t’enseigner en passant par ta pensée, trop prompte à tout intellectualiser.
Je vais t’enseigner par l’expérience,
par tes rencontres,
par tes interactions.
Tu vas le recevoir par l’expérimentation,
tu vas l’éprouver dans ton corps,
dans ton cœur,
dans ta pensée. »
Être plutôt que faire
« Alors ne cherche pas ce que tu peux faire pour développer cela.
Ce n’est pas la bonne question,
car il ne s’agit pas de faire,
il s’agit d’être.
J’enlace et j’aime ton moi intime depuis toujours, et c’est lorsque tu es en contact authentique, sincère, émotionnel avec ce moi intime que je peux t’utiliser comme un instrument, comme un channel pour parler à d’autres. »
Lâcher prise et s'abandonner à la guidance
« Relâche-toi, lâche prise,
abandonne-toi à ma guidance.
Prends contact le plus possible avec ce moi intime qui est en toi, qui s’est enfin éveillé depuis que tu m’as laissée entrer dans ta vie. (…)
Explore la voie du non-agir. C’est une voie fructueuse.
Non pas l’inaction,
mais le consentement au flux :
laisser agir,
laisser émerger,
perdre la maîtrise et le contrôle,
s’abandonner à ce qui monte en toi.
Et c’est ainsi que tu pourras être un channel pour les autres.
Ne cherche plus à savoir ce que tu peux faire :
cherche à être ce que tu es au fond de toi. » (52e channeling)
Après avoir reçu ce channeling, je me rappelle que j'ai été auprès d’une dame très éprouvée par la vie, j’ai senti une connexion plus forte que jamais. Elle s’est confiée sur une blessure profonde, une culpabilité ancienne. D’abord, je lui ai répondu par des arguments rationnels. Mais soudain, sans préméditation, j’ai pris ses mains dans les miennes.
Je me suis penché vers elle, j’ai plongé mes yeux dans les siens. Ma voix est devenue plus douce, plus intime, comme portée par une tendresse qui me surprenait moi-même. Des paroles ont jailli. Elles l’ont touchée, même si je n’en garde aucun souvenir précis.
Deux heures plus tard, il ne restait en moi que la mémoire de cette communion : mes mains serrant les siennes, mes yeux plongés dans les siens, et ce sentiment d’avoir été traversé par un message que je n’avais pas produit seul.
J’ai pris conscience que j’avais vécu mon premier channeling direct pour autrui. Ce n’est qu’alors que j’ai compris pourquoi Inanna avait déclenché ce dialogue spontané dans la voiture. Voilà sa pédagogie : je vis d’abord une expérience déstabilisante, puis elle m’en donne la clé et m’enseigne.
Cette méthode est saisissante d’efficacité. Elle me fait entrer immédiatement dans une compréhension incarnée, sans passer par des concepts abstraits. C’est pourquoi j’ai cessé de lire sur ces sujets dès la première semaine de mon initiation : je veux rester disponible à sa guidance, sans contaminer mon cœur ni mon esprit par d’autres enseignements.
Quelle gratitude j’éprouve pour de telles initiations !
Un enseignement direct, sans manuel
Le channeling pour autrui ne s’acquiert pas par des techniques apprises à l’extérieur. Inanna rappelle que l’enseignement véritable vient de l’expérience et de l’expérimentation. Ce n’est pas une méthode qu’il faut rechercher, mais une disponibilité intérieure qui permet à l’enseignement de se vivre pas à pas.
Être plutôt que faire
La tentation est toujours grande de demander « que dois-je faire ? ». Or Inanna indique que la vraie question est « qui suis-je ? ». C’est en se reliant à son moi intime et en osant être pleinement soi-même que l’on devient canal, sans effort ni contrôle.
La voie du non-agir
Le channeling ne consiste pas à produire un contenu volontaire, mais à laisser émerger ce qui monte naturellement. Le non-agir n’est pas passivité, mais ouverture au flux : consentir à être traversé par ce qui vient de plus grand que soi. Dans cette attitude, le channel devient un instrument vivant au service de la vie et de l’autre.
Au terme de ce channeling, Inanna m’avait montré que l’apprentissage du channeling pour autrui passait par l’expérience, par le flux et le non-agir. Mais dès le lendemain, elle a touché une autre dimension de mon être : mon hypersensibilité. Trop souvent, elle me fragilise, me déborde, blesse et me fait vaciller.
Inanna m’a révélé qu’elle est aussi une force précieuse, une ouverture unique au monde et aux autres. Elle m’a invité à apprendre de mes expériences, à reconnaître mes fragilités comme des alliées, et surtout à être plus indulgent avec moi-même. C’est ce chemin qu’elle m’a ouvert.