Les Mystères d'Inanna
Un voyage initiatique vers la métamorphose

États de conscience induits par des pratiques méditatives et contemplatives

04/05/2025

États de conscience induits par des pratiques méditatives et contemplatives

La méditation, la contemplation et la prière profonde ouvrent un accès direct, non médian, aux états de conscience élargis. Sans support extérieur, elles permettent une transformation intérieure par le silence, la présence et la dissolution du moi. À travers elles, le sujet ne cherche pas à expérimenter, mais à cesser de se prendre pour le centre, pour laisser surgir ce qui est déjà là : le Soi, la vacuité consciente, ou la Présence silencieuse qui embrasse tout.

Le silence intérieur est une voie royale vers l’expansion de la conscience. Méditation, contemplation, prière profonde : autant de chemins vers des états de conscience modifiés qui ne s’appuient pas sur l’extériorité, mais sur le dépouillement de soi. Cette page explore les modalités méditatives et contemplatives susceptibles d’induire une transformation radicale de la perception, du moi et de la réalité.

 

La méditation : attention nue et élargissement du champ de conscience


Pleine conscience (mindfulness)

Issue des traditions bouddhistes et popularisée en Occident par Jon Kabat-Zinn, la pleine conscience consiste à porter une attention soutenue, bienveillante et non jugeante à l’instant présent. Cette pratique régulière induit une transformation de l’état de conscience caractérisée par :
- une réduction des ruminations mentales,
- un sentiment d’ancrage dans l’instant,
- une intensification des perceptions sensorielles,
- une présence lucide, sans attachement ni rejet.

 

Vipassana

Pratique ancienne de l’introspection bouddhiste, vipassana signifie « voir les choses telles qu’elles sont ». Elle vise la dissolution des illusions mentales par l’observation attentive des sensations corporelles, des pensées, des émotions, jusqu’à l’émergence d’une conscience libre de conditionnements.
Les effets rapportés incluent :
- des visions symboliques ou archétypales,
- des souvenirs enfouis ou traumatismes libérés,
- des expériences d’unité ou d’impersonnalité.

 

Zazen

Dans la tradition zen, zazen (littéralement « méditation assise ») propose un non-agir radical : simplement être, sans chercher ni fuir, dans une posture immobile, silencieuse, les yeux entrouverts. Cette pratique dépouille la conscience de ses contenus jusqu’à la vacuité pure, où ne subsiste que l’être-là sans sujet.

La prière profonde et l’adoration mystique


Prière contemplative

À l’opposé des prières discursives, la prière contemplative (comme dans la tradition chrétienne de la prière du cœur ou de l’oraison) consiste à s’abandonner silencieusement à une Présence. Elle n’attend rien, ne formule rien, mais s’ouvre dans une attitude de totale réceptivité.

 

Adoration mystique

Pratiquée notamment dans les traditions chrétienne, soufie et bhaktique, l’adoration mystique provoque une intensité affective et spirituelle telle qu’elle peut faire basculer la conscience dans l’extase, l’union, ou la fusion avec le divin. Il ne s’agit pas d’un simple transport émotionnel, mais d’un état modifié dans lequel :
- le sentiment d’individualité s’efface,
- l’amour devient un feu consumant le moi,
- une clarté intérieure irradie depuis le cœur.

 

« Dans l’adoration pure, il ne reste plus que l’Amant, l’Amour, et ce qui se laisse aimer. Et tous trois ne font qu’un. »

 

Le silence comme catalyseur de l’éveil

Le silence contemplatif, qu’il soit pratiqué dans la tradition monastique, le désert mystique ou les retraites contemporaines, agit comme un contenant initiatique. Il permet :
- une stabilisation de l’attention,
- une déflation de l’ego discursif,
- une écoute des perceptions subtiles et des intuitions profondes.

 

Ce silence intérieur ouvre souvent vers des états de conscience très fins, parfois difficilement descriptibles, où surgit une présence non-duelle : vide, pleine, sans bord ni centre.

 

De la dissolution du moi à l’émergence du Soi

Les pratiques méditatives et contemplatives, poussées à leur maturité, conduisent à une bascule intérieure :
- Dissolution du moi : affaiblissement de l’identification à l’ego, au mental, à l’histoire personnelle.
- Émergence du Soi : perception d’une essence stable, lumineuse, impersonnelle, souvent décrite comme conscience pure.
- Expérience de vacuité : absence de toute construction mentale, lieu d’un silence fondateur.
- Présence pure : état d’être sans intention, sans direction, mais d’une densité ontologique radicale.

 

Ces expériences sont connues dans toutes les grandes voies contemplatives : elles sont le fruit d’un effacement progressif du « moi-je » et d’une réintégration dans l’Être.